uvrir un compte en banque, obtenir des prestations sociales...Des démarches administratives banales qui sont pourtant au cœur d'un grand système de fraude : la criminalité identitaire. Selon des experts européens de la fraude identitaire, réunis en colloque à Marseille mercredi et jeudi, entre 4 et 6% des documents d'identité présentés sont des faux en France. Chaque année "quelque 213.00 infractions liées à la criminalité identitaire sont constatées", explique à l'AFP Christophe Naudin, de l'université Paris-II Panthéon-Assas, spécialisé dans la criminalité identitaire,"ce qui en fait la troisième infraction" derrière la criminalité liée à l'automobile et les cambriolages.
Des infractions qui ont explosé ces dix dernières années. Elles représenteraient près de 20 milliards d'euros de préjudice rien que pour la fraude sociale selon le Reso-Club, association française de prévention des fraudes à l'origine de la tenue du colloque, qui regroupe banques, entreprises et administration. Dans 49% des cas, ce sont des identités fictives qui sont utilisées. Les substitutions - les personnes "louent" leur carte d'identité ou autre - représentent 20% des fraudes tandis que dans 30%, il s'agit d'usurpations d'identité, qui sont les plus longues à effacer. L'infraction la plus grave, le vol d'identité, intervient dans 1% des cas.
Mais les fraudeurs ne sont souvent condamnés qu'à quelques mois de prison avec sursis. "Les faux documents étant généralement utilisés en vue de commettre d'autres forfaits - des escroqueries souvent - nous avons peu de visibilité sur cette fraude", analyse Christian Jacquier, président du Reso-Club pour l'AFP. Car le France, pays de droit latin, privilégie toujours l'infraction la plus importante. Selon lui, l'Union européenne doit "harmoniser ses politiques pénales" pour une lutte plus efficace. Au niveau mondial, l'Onu a calculé que la fraude identitaire représentait un coût de 7.600 milliards de dollars chaque année.
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